Les symptômes
Les symptômes de l’insuffisance veineuse chronique sont :
- la présence de varices sur les jambes : les veines sont dilatées et parfois douloureuses
- les jambes sont lourdes
- l’apparition d’un gonflement (œdème) ; le plus souvent, c’est la cheville qui enfle (généralement en fin de journée), mais cela peut aussi être les orteils ou le mollet
- la peau (autour de la cheville) prend une coloration brunâtre (dermite ocre)
- la peau (autour de la cheville) peut prendre une coloration blanchâtre (atrophie blanche)
- un ulcère se crée, le plus souvent sur la face interne de la cheville ou de la jambe (ulcère variqueux).
Facteurs de risque
Les facteurs de risques pour l’insuffisance veineuse chronique sont :
1. L’excès de poids
Lorsque nous sommes debout, nos membres inférieurs sont fortement sollicités pour supporter le poids de notre corps. En cas d’excès de poids, les jambes subissent au quotidien une plus forte pression, ce qui entraine une diminution du retour veineux. Selon l’étude de Framingham, les personnes en surpoids avec un IMC situé entre 25 et 27 ont un risque plus élevé (+ 29%) de développer des varices3. De plus, le surpoids et l’obésité augmentent le risque de maladies cardio-vasculaires et notamment l’hypercholestérolémie, une pathologie qui détériore les artères, favorise l’apparition de caillots sanguins et gêne la circulation sanguine.
2. La sédentarité
Le manque d’activité et l’inactivité physique augmentent les risques d’insuffisance veineuse. En effet, la pratique régulière d’un sport est bénéfique pour la santé cardio-vasculaire : le cœur est plus performant, la vasodilatation des artères et des veines, ainsi que la circulation sanguine sont améliorées. L’activité physique aide aussi à lutter contre l’excès de cholestérol et donc à prévenir la formation des caillots sanguins. On recommande de privilégier les sports d’endurance tels que la marche rapide, le jogging, la natation ou le cyclisme pour prévenir et lutter contre l’insuffisance. Attention tout de même, plusieurs études ont démontré que la pratique régulière et intensive de certains sports à risque traumatique comme le tennis, l’haltérophilie, le football ou le rugby peut détériorer les valvules présentes sur la paroi veineuse. L'activité physique permet d'augmenter la puissance musculaire et ainsi un meilleur retour du flux veines par un phénomène de pompe musculaire.
3. L’hérédité familiale
Une personne ayant de la famille souffrant d’insuffisance veineuse est également à risque d’en souffrir à son tour. Cette maladie serait héréditaire dans 80% des cas.
4. Le tabagisme
Fumer régulièrement nuit à la vasomotricité des veines : celles-ci perdent en tonicité et ont plus de mal à se vasoconstricter, ce qui diminue le flux sanguin et entraine une mauvaise circulation sanguine. Le tabac favorise également le mauvais cholestérol et augmente les risques d’apparition de caillots sanguins.
5. La grossesse
La grossesse entraine généralement l’apparition de varices : la première grossesse augmente le risque de varices de 23%, la seconde et la troisième grossesse de 27%, en cas de quatrième grossesse, ce chiffre passe à 31%. Durant une grossesse, les veines ont tendance à plus se dilater à cause du déséquilibre hormonal. De plus, au fur et à mesure des jours de gestation, l’utérus va comprimer les veines et entrainer une mauvaise circulation du sang. L’insuffisance veineuse est également favorisée par les œstrogènes, des hormones permettant de réguler les cycles menstruels, et la prise de pilule contraceptive. Les femmes sont ainsi plus touchées par l’insuffisance veineuse que les hommes.
6. Certains métiers
En raison de la force gravitationnelle, la position verticale, c’est-à-dire le fait de se tenir debout, favorise la stagnation du sang dans les membres inférieurs. Certains métiers impliquant une position verticale prolongée comme le métier de serveur, de cuisinier, de coiffeur ou d’infirmier augmentent le risque d’insuffisance veineuse. Les métiers impliquant une position assise prolongée (comptable, secrétaire, chauffeur routier, métiers sur ordinateur…) ne sont pas épargnés non plus par l’insuffisance veineuse. En comprimant les veines et en serrant les valvules, le mouvement de contraction des muscles du mollet aide le sang à remonter vers le cœur. A l’inverse, lorsque nous sommes assis, les muscles des jambes se relâchent, ce qui entraine une dilatation des veines.
7. Les voyages en avion
Les voyages en avion de longue durée peuvent entrainer des troubles de la circulation sanguine. Certains facteurs tels que la position assise prolongée, la pressurisation de la cabine de l’avion, ainsi que la chaleur aggravent la dilatation des veines et entrainent un risque plus accru d’insuffisance veineuse. Durant un voyage en avion, on recommande d’éviter de croiser les jambes, de se lever régulièrement et de marcher dans le couloir de l’avion, de boire beaucoup d’eau pour éviter la déshydratation et de porter des vêtements amples et des bas de contention.
Traitement
Les traitements actuels permettent de stabiliser la maladie, d’éviter son aggravation et ses complications (ulcère de la jambe, phlébite, thrombose veineuse profonde), sans la guérir. L’insuffisance veineuse est un problème chronique.
Il existe des préparations (gélules ou gels) à base de feuilles de vignes ou de marrons d’Inde pour tonifier les veines et diminuer la sensation de lourdeur dans les jambes. Une prescription médicale n’est pas nécessaire pour ces préparations. Elles n’ont par contre, aucun effet sur les varices.
Le port de bas de contention ou de bas à varices (plus épais et plus rigides que les premiers) a pour effet d’exercer une pression sur les veines et de faciliter le retour veineux. Ils diminuent le gonflement et soulagent les éventuelles douleurs de jambes.
La physiothérapie, par des séances de drainage lymphatique, permet de mobiliser et de tonifier le mollet pour améliorer la circulation sanguine et faire diminuer l’œdème.
La chirurgie est utilisée pour supprimer les varices. Il existe différentes techniques :
- la mini-phlébectomie ambulatoire : les veines malades sont retirées sous anesthésie locale. Cette technique est indiquée pour les petites varices
- le traitement laser endoveineux : c’est une technique récente et peu invasive qui se pratique ambulatoirement sous anesthésie locale. Un laser est introduit dans la veine malade sous contrôle échographique (ultrasons). Cette technique est idéale pour les personnes qui ont une atteinte modérée des veines saphènes (les deux principales veines du réseau veineux superficiel de la jambe : la veine saphène interne, qui va de la partie interne de la cheville au pli de l’aine, et la veine saphène externe, qui va de la partie externe de la cheville à la face postérieur du genou). Les varices trop importantes ne peuvent pas être traitées par cette technique et la chirurgie classique est alors nécessaire.
- la chirurgie classique : l’ablation des veines (ou «stripping») se fait sous anesthésie péridurale ou générale et nécessite une courte hospitalisation. Elle devrait être réservée aux grosses varices qui touchent les veines superficielles principales des membres inférieurs (veines saphènes).